J'ai dit que je partais en mode backpacker aventure, je me suis auto servit, faut que je vous raconte ca.


Objectif le parque natural ibera, on en parle pas beaucoup sur internet, j'ai pas beaucoup d'info, ca a l'air galère à rejoindre, mais surtout ça a l'air bien sauvage, et ca promet de me changer de l'air de la ville.


Je rejoins la ville de Mercedes par un bus de nuit, c'est super confort, seul problème, à coté de moi il y a un couple avec bébé d'un an qui à parlai jusqu'à deux heures du matin, sur le téléphone tranquille ! Donc peu et mal dormi. Merci !


Arrivé au terminal à 3h, j'apprends qu'il y a un mini bus pour Colonia Carlos Pellegrini à 7h. Très bien, j'attend dans le froid.


Arrivé 7h je commence à m'agiter et cherche le mini bus. Finalement un type vient m'annoncer tranquillement qu'il est complet, qu'il fallait s'inscrire, mais il y en a un à 12/13h. Roh l'annonce, autant dire que je l'ai pas super bien pris. Le plus frustrant c'est de pas avoir réussi à m'énerver en espagnol !


Je vais pas attendre 5h de plus, je vais partir à pied et tenter le stop, après tout c'était le programme du départ.

Je pars entêté et tête baissé.


45 minutes de marche plus tard me voilà sortit de la ville, je me place sur la route qui pars dans la bonne voie. Y'a pas foule...

Au bout de 10 minutes et 3 voitures, une personne s'arrête, mais me dit qu'elle va pas jusqu'au bout, pas grave c'est déjà ça de pris.


Un monsieur très sympa, qui travaille dans le bâtiment et vient réaliser un ranch. Il me dit que les gens ici sont super sympa contrairement au sud. Pour l'instant j'en doute !


Il me dépose, j'attend 2min, un pickup arrive, il s'arrête, et me dit qu'il va pas loin, pas grave, c'est déjà ça de pris ! Je monte à l'arrière entre les pelles et les pioches.



Il me dépose, juste 2minutes après.

Puis c'est le drame, pas un chat ! Sans rire, il y a une voiture toutes les 10minutes, donc quand elle dans le bon sens (ce qui est rare), et qu'elle refuse de s'arrêter c'est un peu râleur.


Avec le peu de connexion je regarde sur la carte, en me disant "au pire je le fais à pied". Sauf qu'il y à 120km et que j'en ai déjà fait 30km. Bon... Ca promets de ne pas être simple. Dans le pire des cas le bus devrait passer vers midi. J'aurai peut-être du zoomer ou de-zoomer la carte avant (une histoire de perspective).



Je fais un bon morceau à pied, pour combattre le froid et l'ennuie. 30minutes plus tard, je fatigue avec mon sac à dos de 15kg. Je m'allonge en bord de route, et avec la fatigue, je fini par m'endormir. Je serai réveillé 10minutes plus tard par une voiture... Zut j'en ai raté une !


J'attéle mon sac à dos sur les épaules et je repars, quelques minutes apres je vois un camion arrivé, je met le pouce bien avant, et je sens qu'il ne ralentit pas, et au moment où il passe à mon niveau, je fais un signe de la main de frustration... Et la le machin se met à pillé, le type est bien chargé, il lui faut 300m pour s'arrêter.


Je le rejoins, tout en me demandant si il a pas cru que je lui avait fait un mauvais geste. Pas du tout il me fait monter. Me voila dans un camion surchargé à barouder. Le type est super simpa, on discute de tout, ca me remonte le moral, moi qui 5minutes avant traité les argentins de tous les noms possible.


Il me fais rire, il arrête pas de me demander "et vous avez ca en France ?" , "Et c'est comme ca en France ?". J'ai l'impression de le faire voyager. D'ailleurs il était choqué en sachant qu'en France on ne connais ni le maté, ni la "dulce leché" (une tuerie qui allie lait concentré et caramel). C'est quand même les deux produits les plus consommé d'Argentine et d'Uruguay je pense.


D'ailleurs petite parenthèse, j'ai compris très vite une chose. Je glisse très rapidement que j'ai découvert le maté et que depuis j'en bois tous les jours (ce qui est vrai). Ils adorent et du coup m'adore.


Bref revenons à nos routes.

Très vite, on se retrouve sur une route de terre et de cailloux, on roule à 20, sachant que je n'ai fait que 1/3, ca va être long, mais bon c'est mieux que d'attendre. Lui même qui à l'habitude est surpris de la route.


Il doit prendre une autre route, il arrête une voiture qui nous double pour demander son chemin et en profite pour demander si ils peuvent m'embarquer. Oui ! Allez hop à l'arrière du pickup, cette fois je suis avec des sac de ciments. Mais la route continue, merci l'ami !



Je respire pas mal la poussière dégagée par le véhicule mais pas grave ca m'amuse.



15 minutes après on se retrouve dans le fossé, je crois à la pause pipi, jusqu'au moment ou le chauffeur sors en disant "Qué paso?" , On a du creuver pensais je. Non mieux, c'est l'axe de la direction qui s'est décroché, donc une roue se retrouve libre, ceci explique le fossé. En même temps vu les vibrations... Et surtout l'âge du véhicule. Ça sors le crique, la caisse à outils, bref ils sont habitués. En discutant avec sa femme, je lui demande combien de temps dure la trajet, elle me répond "normalement 2 heures, mais nous c'est plutôt 3/4 heures en général", ca nous fait rire ! Ils sont jamais stressé ni inquiet ici, ça me change !



Finalement une voiture passe, s'arrête, et propose son aide. Non merci, dit la dame, elle me regarde et me propose d'aller avec eux. J'aimais bien l'arrière du pickup, mais en entendant le monsieur râler sur sa roue, je comprend que c'est pas gagné.


Je change donc de pilote, je tombe sur un couple la soixantaine, voiture comme neuve, siège en cuir, j'aurai goûter à tout aujourd'hui. Mais ils sont surtout très gentils, ils m'ont même proposé des bonbons, mais on m'a appris à toujours refuser venant d'inconnus ! Ils insistent pour me déposer à mon hôtel. Super simpa je vous ai dit !


J'arrive à l'hôtel, personne, et je constate par internet que ma réservation n'est pas confirmée, allez il me faut trouver un nouvel hôtel, je suis fatigué, j'ai faim, j'ai soif, bref gronchon le baley.

En effet il est 14h, et je suis partit à 8h de la station de bus, je voulais de l'aventure, je suis servit !


Finalement je trouve un hôtel, moins cher, la dame me propose une excursion en bateau, nickel. Je lui dit que j'ai faim et me répond que la supérette est fermée, elle me donne alors des pâtes et des œufs de la ferme. Après tant de gentillesse, je regrette d'avoir autant traité les argentins...


Il est 15h, j'ai plus faim, plus soif, et j'ai le temps de dormir une heure avant le bateau, je suis heureux !


S'en suivra une superbe excursion dans les marée, c'est sauvage et primitif. La faune est habitué aux bateaux, et ne réagit pas, on à l'impression d'être Invisible, c'est génial.

(Voir l'album)


Le soir je demande à la dame de l'hôtel si elle peu réserver le bus du lendemain à midi, dommage c'est complet ! Raaaaaaaaah décidément !!! On va rejouer à l'autostopeur.


Après une bonne nuit, une bonne balade, je me lance à 12h30 pour avoir mon bus de 18h.

Vous la sentez arriver la galère ?


Justement non, je les ai vu faire, j'ai compris comment ca marche ! Pas con le Baley !


Vous allez comprendre :

Je marche 200 mètres, j'entends une voiture arrivée, je lui fais signe de s'arrêter, il descend la vitre, je fais mon plus beau sourire et lui dis :

- Bonjour, par hasard, vous n'iriez pas à Mercedes ?

- Oui, me répond il.

(Je le tiens me dis je)

- vous pensez qu'il serez possible de m'emmener ?

- Bien sur, me dit il avec un grand sourire.


B-I-N-G-O

EZ


S'en est suivi une heure et demi à parler de tout et de rien, surtout de tout ! Il était super sympa ! Il m'a même dit que si il avait su, il aurait rempli le thermos d'eau chaude pour le maté. Il m'a accompagné jusqu'à la gare, bref super simpa je vous ai dit ! Et puis il y a des gens comme ça, où il y a un feeling instantanée, j'étais presque triste de le quitter.



En 120km de routes on à croisé 5 voitures... C'est quand même pas le meilleur endroit où faire du stop, mais ca reste le top pour rencontrer les gens, j'aurais discuté avec 6 locaux grâce à ça ! Des superbes rencontres sur le pouce (c'est le cas de la dire).


Comme quoi des fois, tu es au bord des nerfs, tout t'échappe, rien ne te souris et finalement tu fini toujours par retomber sur tes pattes et tu apprécie bien plus le peu que tu as.


J'ai vraiment pensé à faire le mort au bord de route pour que quelqu'un s'arrête, ou encore je me disais "au pire tu as un duvet".


Non seulement j'ai envie de revivre ce genre de moment, mais surtout j'ai envie de me rappeler que parfois le plan B improvisé et meilleur que le plan A. Tu peux etre au bout de ta vie et en t'accrochant, en t'adaptant la vie t'offre mieux que ce que tu espèré.


Je l'ai bien cherché aussi, le coin est pas hyper touristique, j'avais très peu d'info, je me suis engagé dans un truc sans trop savoir ce que je trouverais. Mais il est clair que cela restera parmis mes meilleurs souvenirs. Une bonne leçon et une superbe aventure...


Finalement ils sont sympa ces argentins, sûrement parceque on est proche de la frontière uruguayen !


D'ailleurs au passage aujourd'hui je me suis fais mon premier cadeau de voyage, un superbe ensemble à maté, je vais pouvoir le boire partout maintenant !