Premier jour :

Arrivé à Cuba, la Havane. Je fuis le bordel de ce petit aéroport.


Obligé de prendre un taxi pour rejoindre le centre, et en plus dans une Toyota moderne.. Quelle déception.


Le reste n'est que pur émerveillement, les quelques rues traversées en taxi sont dépaysantes, j'ai la tête scotché à la vitre.


J'arrive à l'hostel, je reçois un accueil chaleureux. Nous partons faire les papiers dans le bureau de la patronne, qui est décoré de photos du ché. J'y suis !



Après une heure d'explication en tout genre, je fonce visiter le centre. Mon hostel se situe entre le vieux cuba (quartier touristique) et le barrio (quartier plus authentique).


Les premières impressions sont... Déstabilisante. En réalité, j'ai le même sentiment que lors de mon premier jour en Uruguay, une ville calme, à l'architecture colonial coloré, les gens calmes et souriants. À cela, ajoutons les fameuses Américaines colorées.



Après avoir visité brièvement le quartier touristique, je m'échappe, à l'opposée visiter la ville plus typique. Plus cubaine.


Les dernières semaines, je n'avais plus vraiment la niac de visiter, de marcher des heures durant, un peu comme lassé, comme un sale gosse ayant déjà tout vu. En réalité, c'est plutôt que j'aime désormais me poser dans un lieu lorsque je m'y plaît, rencontrer du monde, voyager avec d'autre backpacker, prendre mes petites habitudes.

Mais ici, le premier jour, j'ai envie de tout voir, courir partout, explorer chaque ruelle.


On croirait le temps arrêté ici, comme si le monde capitaliste n'avais jamais existé, comme si courir après le temps et l'argent n'avais aucune raison d'être.


Alors évidemment tout le monde n'est pas grand sourire, mais en une journée, j'ai discuté avec 3 personnes différentes. À chaque fois, je suspecté qu'il veuille me faire cracher mon argent, Nada ! Juste le plaisir de discuter et de profiter, y'a pas à dire, on rencontre vraiment des gens incroyablement adorable.


Un fait incroyable ici, internet n'existe que depuis 2012, une faible connexion, mais pour cela il faut une carte Sim que seul le cubains peuvent acheter, ou alors il faut se rendre dans les parc et se connecter avec des cartes prépayées à raison d'1€ l'heure, ce qui a effet de remplir les parcs de personnes scotcher sur le téléphone, mais dans la rue... Personne n'est sur le téléphone ou presque, au restaurant, à l'abri bus, personne ou presque... Dans le canapé, en terrasse, aux toilettes, en mode selfie, dans les parcs.. ah si dans les parcs.

Vraiment, c'est mais tellement incroyable. J'ai l'impression de retourner dans le passé, dans une époque que je n'ai même pas connu.


J'aurai même l'occasion durant mon séjour d'expérimenter la technique du "rendez-vous 20h devant le capitole"... Puis attendre, sans pouvoir envoyer un message "Tu fou quoi ?"


Je vous parle d'un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître !


Je redoutais un peu, car depuis le début de mon voyage, avoir une connexion internet est d'une facilité. Je suis perdu, je cherche un restaurant, un hôtel, Hop il suffit de sortir le petit machin rectangulaire.


Alors qu'ici se perdre est un plaisir, puisque premièrement chaque rue m'émerveille, et puis demander son chemin ou un renseignement à un Cubain est toujours (ou presque) un moment agréable.



D'ailleurs mon niveau d'espagnol est vraiment bon maintenant, j'ai une partie qui sors naturellement, c'est fluide, propre. Je comprends presque tout. Une autre crainte que j'avais était l'espagnol de Cuba, alors certes il n'articule pas beaucoup, des fois, on croit qu'ils sont bourrés. En réalité je le débrouille à merveille, fini la frustration de ne pas comprendre ou la peur de m'exprimer en phrases hachure, bégayent.

Je crois que le premier jour, 5 personnes m'ont dit que je parlais super bien. Petit fait marrant : dans les hostels, je repère les francais à leurs accents lorsqu'ils parlent en espagnol, mais personne me repère. Jour 196, je me suis fondu dans la masse.

Je peux même en rire :

"Oh vouz aite Froncé ? Hum ze parle hum peu le froncé!"

"Ah mais tu parle super bien francais ! Ou as tu appris ?"

"En france ! Parceque, je suis francais ma gueule !!"


Bon revenons à Cuba, je me distrait.


Le soir arrivé, je discute avec la patronne durant une heure, l'occasion de parler politique, de parler vie cubaine. Forcément, elle ne me cache pas une grande fervente de Fidel et de son projet pour le pays.

Ici le système scolaire est entièrement gratuit, la sécurité sociale aussi, chose qui même pour nous Français est incroyable. Mais le plus surprenant c'est que école ou clinique privé n'existe pas, et ca, c'est d'une justice sociale incroyable, que tu sois riche ou pauvre, tu aura les même soin et la même scolarité, bien sur je me doute que ce n'est pas vraiment tout rose. Et leurs hôpitaux ... Oh mon dieu, ils sont plus beau, plus propre qu'en France, comme quoi ce n'est qu'une histoire de volonté, si un pays si pauvre y arrive.


Il me faudra trouver dans un anti Fidel, pour avoir un autre son de cloche.


À savoir que Cuba possède plus de médecins que l'Afrique entière...

Autre fait, Celui là plutôt marrant, Cuba à tendance à se servir de ces medecins comme monnaie d'échange, et principalement contre du pétrole.


Le pays est hyper safe, malgrés que certain me disent de faire attention, je rentre à 2h du matin par des petites ruelles non éclairé, le pays ne comportent pas de problème de drogue, de trafic, et ca c'est un sacré contraste avec le Mexique. D'ailleurs aujourd'hui j'ai croisé 3 policiers et à chaque fois dans les quartiers touristiques.

La raison ? Des peines de prison extrements lourdes.


Les jours suivants je commence à entendre une voix divergente alors que je me rend au musée de la révolution

Il me dit :

"N'y va pas au musée, balade toi plutôt dans la ville pour apprendre Cuba, elle est dans la rue la révolution"

Puis de rajouter :

"Tu sais ici on peut pas tout dire".


Ah déjà j'arrive à avoir une vision différente, mais ce n'est que plus tard dans la journée que je compris ce qu'il voulait me dire.


En effet après avoir été agacé des Cubains, -

mais vraiment ils m'ont saoulé ce deuxième jour, en même j'étais dans le quartier touristique - je suis donc partit me reposer à l'hostel, et j'en ai donc profité pour voir un documentaire sur cuba que j'avais préalablement téléchargé.


En effet la critique est très mal vu, d'ailleurs l'unique journal du pays, va un peu dans le sens de la pensée unique. Je pense que pas mal de gens ici sont en opposition avec leurs Fidel, surtout dans la jeune génération, qui n'ont pas connu la révolution et surtout la dictature qui l'a précédé, qui pour le coup était très violente et oppressante.

Un peu comme ma génération qui n'a pas connu les 30 glorieuses, et qui ne rêve pas de "croissance".

Après tout chaque génération aspire à ses propres rêves, chaqu'un veut réinventer son monde. Ce qui est dommage c'est que cette nouvelle génération, rêve de capitalisme, du moins c'est ce que m'ont dit les "vieux", ont ils compris leurs enfants ?


Mais malgré cela, ils aiment profondément leurs pays, sont fiers d'être cubains, comment ne pas l'être.


L'ancienne génération croyait dur comme fer en leurs leader Fidel, qui reconnaissont avait un projet pour son pays (ca doit ressembler à ca la France de De Gaulle), il s'est battu contre l'impérialisme états-uniens, d'ailleurs ils sont fier de tenir tête depuis si longtemps, 60 ans d'embargo, des années extrement dur suite à la chute du mur de Berlin, et donc de la perte de leur grand allié, ils en ont vraiment chié ces années la... Mais ils s'en sont sortis, ils ont cru en Fidel, et le pays en est sorti plus fort.

Peut-être qu'après Macron, nous fera sortir plus fort et plus unis ?


C'est quand même un autre monde ici.


Sinon le musée de la révolution, je ne l'ai pas trouvé trop propagande, certes pas auto-critique, mais tant dans le culte de Fidel.

Bon certes, c'est raconter de manière épique, mais bon pour moi ca reste épique, comment une vingtaine de rebelles à créé son armés, affronter un dictateur et ses 80 000 soldats en remontant le pays pour l'unir. C'est dingue que Hollywood ne l'est pas adapté au cinéma. Lool


Oh et puis c'est aussi tous le mythe du Ché qui s'est construit à ce moment-là.


Franchement, si l'histoire était pas aussi belle, je douterais que l'histoire Fidel n'ait pas duré si longtemps. Le bougre de Fidel en avait bien conscience.

D'ailleurs n'oublions jamais que ce sont les vainqueurs qui écrivent l'histoire.

L'histoire est un beau roman,.. le moyen-âge et ses "seigneurs, la révolution française, la WWII, mais d'ailleurs mon Colonel.. Toute la France n'a pas été résistante ? Si mon cher Hubert...


D'ailleurs Fidel a toujours refusé qu'on lui consacre un culte. Certes on voit des photos de lui dans les rues, mais pas tant. Bon pas celle de lui récemment avec son vieux jogging adidas bleu.

Au contraire c'est son "frère" le Ché qui est juste omniprésent, c'est vraiment LE symbole de la révolution, son visage et ses phrases (les a t il dit ?) sont partout ! Alors que nous, nous avons le Culte du Macron dans notre pays. Nettement moins cool. Promis lorsque j'aurai monté ma petite armé, et qu'on ira renverser Macron et sa horde de CRS, je vous promets un culte du Charthur, avec photos omniprésente dans les rues, avec mes plus célèbre citation tel que "Qui pisse face au vent, se rince les dents".

Classe je sais.



Petit truc marrant, je parlais avec un français dans mon hostel qui m'explique qu'il a une année sabbatique de 11 mois... Ca me fait tilt, et je lui demande donc où il bossait.

Ba vous le devinerez jamais, mais c'était un camarade EDF. Une si petite entreprise comme la mienne... C'est fou ça ! Le monde est petit.


Voilà ca résume mes deux premiers jours à la Havane. Ils m'ont un peu saoulé les Cubains à en avoir après mon portefeuille. Du coup le troisième jour je pars pour Vinales.


Vinales c'est une petite ville à 3h à l'ouest de la capitale. Très touristique. Trop, et du coup je trouve que cela perd en authentique.


Premier jour je décide donc de louer un vélo pour fuir en campagne. Et j'ai bien fait, puisque j'ai admiré les montagnes avoisinantes, les maisons colorées environnantes, ainsi que les montée/descente de ce pays vallonné.



Deuxième journée c'est sorti à Cheval, tour assez touristique puisque visite des plantations de tabac et de rhum. Parfois c'est agréable de ne pas réfléchir où aller, que faire.


Jour 3, je quitte la ville pour Trinidad... À suivre