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Hélas oui, j'étais en vacances ces 4 dernières semaines (moi aussi j'ai le droit à des vacances), beaucoup trop occupé à vérifier que les plages soit magnifiques au Mexique, que ma bière soit vide avant qu'elle n'est le temps de se réchauffer, que mon estomac soit plein avant qu'il n'est le temps de se vider.


Allez je reprend mes petits récits.

Nous retournons donc en ce début de mois de Décembre 2019.



2 jours avant le trek j'ai rendez-vous avec Max et Caro, un couple de Franche-Comté, rencontré sur internet et initiateurs de la rando.

Ils voyagent pour 7 mois en Amérique du Sud.

Ils sont habitués aux longues randonnées, mais semblent autant effrayés que moi par les distances et les dénivelés, même si cela n'est pas rassurant, cela me permet de partager ma crainte.

Leurs objectifs ne sont pas la compétition, mais plutôt le partager et l’entraide.


Marc nous rejoint plus tard dans la soirée, il sort d'un trek de 8 jours (avec mule) dans la cordillère Blanche, ce trek est considéré comme l'un des plus beaux au monde.

La "makina" est chaud, à peine fini son trek, il enchaîne avec un bus de nuit pour nous rejoindre afin de préparer notre trek.

La peur de retarder l'équipe pèse avec ce genre de personnage.

Les présentations faites, le breuvage bu et le repas pris, nous nous disons à demain pour préparer les affaires.


Jour-1, nous rencontrons Guillaume, la dernière roue du carrosse (le nôtre en a 5), direction le loueur de tente, le mercado pour les courses, puis ranger tout ce grand bazar dans nos sacs, qui semblent bien trop petits et surtout bien trop lourds. Une fois mangé notre burger à la viande de lama, il faut se coucher, demain, c'est réveil à 5h, on essayera de dormir dans le collectivo.


Day 1 : mise en jambes

Dénivelé positif : 300m

Dénivelé négatif : 900m

Distance : 18km


Réveil 5h, nous décollons à 5h30 pour aller chercher un collectivo (une sorte de mini bus) qui doit nous faire décoller à 6h. Nous avons tout de même 4h de route sur laquelle il est impossible de ne serai ce juste "somnoler". Virages, route de gravier, dos d'âne inutile puisque non seulement le chauffeur aime freiner par petit à coup, mais il aime aussi réaccélérer aussitôt très fort. Nos têtes et nos corps se promènent au grès de la route.


Photo de l'équipe de gauche à droite Guillaume, un beau gosse, Marc, Max et Caro :


Quelques mésaventures plus tard et un taxi fou, nous décollons, du moins nous marchons.

Elles sont beeeelles les montagnes ... Mais bien raides...


Ça commence par un plat de quelques kilomètres puis une montée assez douce de 400m de dénivelé.

C'est déjà dur, mon sac qui doit faire dans les 20kg, m'arrache les épaules. Boudu, ca va être long. Heureusement, Marc ancien vendeur chez Decathlon m'apprend à régler mon sac.



Nous arrivons en haut, checkpoint pour acheter les tickets du Choquequiqurao, et là surprise, le "responsable" pas vraiment responsable a l'haleine alcoolisée, la prononciation alcoolisée, et le calcul mental alcoolisé, il est donc incapable de calculer pour nous rendre la monnaie. Il est 13h...

Nous en rions, mais ca c'était avant qu'il nous présente sa technique pour vérifier l'authenticité des billets qui est du moins... Originale ! Monsieur lâche un beau crachat sur le billet, sans oublier de s'en mettre pleins les mains et sur son bureau. OK garcon, rappel moi de ne pas te serrer la main en partant.

Un beau moment.


Nous voilà de nouveau à user nos souliers.

C'est encore plus beau. Mais voilà, c'est là où tu comprends qu'il faut descendre tout en bas de la vallée pour ... Remonter évidemment.

Bien sûr, sur le papier, on été prévenu, mais face à ces montagnes vertigineuses, l'impression est tout autre.

C'est un peu comme quand Macron était candidat, tu en rigole jaune, puis le jour où tu le vois président, tout rire à disparu. (Humour 0 - 1 Macron)



1400m de dénivelé négatif nous attendent.

Nous croisons une gentille tarentule, qui nous rappellera de toujours bien fermer la tente.


PHOTO TARENTULE


Il est 16h30, nous passons à travers un camping.

J'ouvre la parenthèse.

Quand je parlerai de camping, c'est en réalité une ferme, où chats, chiens, poules, cochons, chevaux et humains se promène en liberté. On y trouve un morceau de gazon plat pour installer le campement.

Je ferme la parenthèse.


Mais voilà, il nous reste encore 1/3 de la descente, et assis sur le banc, aucun de nous a la motivation de se relancer, on est bien ici, cela nous en fera plus pour demain, Chouette !!

Je vous laisse admirer la vue depuis notre tente.



Une bière, un plat de pâtes, une attaque de moustique plus tard, il est 20h, au lit !

J'espère que mes deux colloc de la tente ne ronfle pas.


Day 2 : les choses sérieuses commencent.

Dénivelé positif : 1400m

Dénivelé négatif : 500m

Distance : 12km

Eau bu : 4.5L (preuve de la chaleur et des efforts intenses)



Réveil matin 7h, je me lève comme une fleur, j'ouvre la tente, j'admire la vue, et me lève... Aie ! Les jambes, elles, ne sont pas d'accord, et me font comprendre que ce n'est pas bien la randonnée.

D'autant que la veille nous avons repérés des Z dans la montagne d'en face... Non j'ai pas peur, c'est pas vrai ! C'est pas comme si on savait qu'il y avait 1400m de dénivelé de positif annoncé aujourd'hui.



(vois tu les Z sur la montagne de droite ?)


Sûrement la journée la plus dure.

Marco est tombé malade dans la nuit, et peine à avancer. Nous décidons donc de lui prendre du poids qui se trouve dans son sac.

Mon sac est encore plus lourd, bien qu'allégé de 300grammes de tortilla mangées la veille.



Ils ne connaissent pas les montagnes plates par ici.

Petit pas par petit pas, respiration régulière, j'avance sans trop réfléchir, la machine est en marche. Je sais que je vais passer une sale journée.

Heureusement que c'est beau :





Passé 700m de dénivelé, je suis à bout de force.

Les montées sont raides. 8km pour 1500m de dénivelé, tu vois le scénario ? Allez je l'ai calculé, ca fait du 19% de moyenne.



Après 4h de montée je croise un couple d'Anglais qui descendent et me disent que je suis bientôt arrivé.

"Il te reste 30minutes mec !"

Youpi j'y suis presque. Allez un dernier effort.



À bout de force et m'arrêtant toutes les 3minutes, je décide donc de donner un dernier coup, à chaque lacet je pense arriver. 30minutes plus tard, je m'étonne de ne pas être arrivé. 50minutes plus tard, je suis découragé de ne pas arriver, je m'effondre, je me prépare à l'éventualité qu'une mygale ou un serpent me passe dessus. Je maudit depuis tout à l'heure cet Anglais qui en réalité n'avait aucune idée du temps qu'il me restait, je pense que ses oreilles ont sifflées, et ce n'était pas l'altitude... 10 minutes plus tard je me relance et entends une voix familière qui me dit "allez Arthur, tu y es presque". J'étais à 200m de l'arrivée. A bout de force, je suis heureux de contempler le panorama, heureusement que c'est beau !





Nous sommes tous trop fatiguées pour faire à manger, nous trouvons donc une petite mamita pour nous préparer les dîners. Nous mangerons au coin de feu, dans une cuisine bien atypique, au moins nous voyageons dans le vrai Pérou.



Day 3 :

Dénivelé positif : 600m

Dénivelé négatif : 900m

Kilomètre : 15


Aujourd'hui, c'est la journée tranquille, visite de choquequiqurao. Problème tout le monde est bien fatiguée.

Mes jambes sont comme deux poteaux, et chaque flexion est un petit coup de taser.

Mais combattre le mal par le mal !

Je soigne au mieux mes courbatures : étirement, douche froide (l'eau chaude n'existe pas dans ces contrées lointaine) et beaucoup d'eau.


Une petite marche d'une heure nous sépare du Choquequiqurao, et me semble interminable.

Mais mon dieu que c'est impressionnant, plus nous nous approchons, plus la magie du site se dégage.


- Mais Arthur, qu'est-ce que c'est que le "Choquequiqurao" ?

- Ah très bonne question Jamie ! Allez monte dans mon camion !



Choquequirao (en Quechua: Chuqi K'iraw, « le Berceau d'or ») est une cité Inca en ruines située au sud du Pérou. Elle présente des similitudes frappantes, tant dans son organisation structurelle que dans son architecture, avec Machu Picchu, ce qui lui vaut d'être connue comme sa « sœur ».


Merci wikipédia.


Le Choquequiqurao c'est aussi un site plus grand que le Machu, dont il est estimé que 30% ont été découvert. Son accès se faisant uniquement par un trek de 4jours, il est très peu visité. Nous avons croisé 3 autres touristes seulement.

Un projet de téléphérique est souvent évoqué, et les rumeurs disent même que si le Machu Picchu venait à fermer, le Choquequiqurao viendrait en remplacement.


Le site est propre, bien rénové, installé sur un sommet, les vues sont saisissantes. Une ambiance incroyable s'en dégage puisque nous passons notre plus grande part du temps seul à gambader dans les ruines et les sommets.

C'est quand même fou de se dire que ce site nous dépassera dans le temps. D'ailleurs ce site sera toujours debout que Bernard Arnault et sa fortune auront disparu. Le monsieur complétement décomposé sous terre, et sa fortune numérique inexistante, qu'un tas de pierre en haut d'une montagne sera toujours debout, et continuera à fasciner.


Je vous laisse admirer les pents vertigineux sur lesquels ils ont construits des escaliers de culture, d'autant que surement que toute la montagne était ainsi exploité.


Il est 16h, un débat s'installe. Non pas celui qui consiste à se demander si Macron est un bon président, on est trop unanime de ce coté la. (Humour 1 - 1 Macron)


Demain, ce sont 1400m positif et 1500 négatifs.

Une solution consiste à s'avancer, éviter ainsi de redescendre et perdre 400m ainsi que d'entamer la descente vertigineuse que nos genoux risque de ne pas aimer.


Le hics, c'est qu'il fait nuit à 18h, que cela nous empêchera de visiter l'intégralité du site (qui s'étale sur de gros dénivelés) et que nous ne sommes pas sûr de trouver un lieu pour dormir, bien qu'il semble exister un camping 800m plus bas.


Allez on prend le risque !

Nous descendons.

Encore et encore.

Ah non la ça monte.

Ah mais ça redescent.

Le soleil commence à se cacher.


Puis miracle, le "camping" en question qui était censé abriter une sorte de ruine se trouve être une ruine d'ancienne culture en escalier, et comprend une source d'eau. Nous sommes sauvées, la terre promise est la ! Pari gagnant !



On choisit le lieu du campement. Puis nous nous dépêchons, car la pénombre s'installe et de gentillette gouttelette viennent nous chatouiller.


On sera chanceux, une fois le campement fini, ce sera le déluge. Première pluie alors que nous nous étions préparés à marcher toutes les après-midi sous le déluge puisque c'est la saison des pluies. (140mm de précipitation annoncés)


Je vous avez parlé de camping dans les fermes, exception faite ce jour là. C’était teeeeellement incroyable, que ça ne sers à rien que je vous en parle, vous seriez jaloux et aigrit, aprés tout vous avez bien élu Macron (Humour 2 - 1 Macron).



La suite dans un prochain épisode qui sera surement publié dans 2 mois. Pas trop d'un coup.

Je vous laisse quelques photos du Mexique en attendant, soyez vigilant je vais balancer ca dans n'importe quel ordre, un peu comme un CRS avec un flashball.


BaleyOnTheTrekAgain